Non au fichage des élèves en France

Publié le par Gabrielle DOMIN

    Par courriel adressé aux directrices et directeurs d’écoles, l’Inspection d’Académie du Haut-Rhin demandait à ces derniers de recenser les élèves « sans-papiers » en ces termes : "Mesdames et Messieurs les Directeurs, avez-vous connaissance de scolarisations d'élèves 'sans-papier' dans votre établissement ? Dans l'affirmative, veuillez nous le faire savoir dans la journée par e-mail ou par téléphone. En vous remerciant."

 

   Cette démarche a suscité une levée de boucliers, notamment de la part des syndicats d’enseignants. Le SNUipp s’en est ému par courrier au Ministre de l’Education Nationale, précisant : «  Notre inquiétude concernant ce type de “dérapage” est d’autant plus grande, qu’il s’inscrit dans un contexte renforcé de reconduites à la frontière d’enfants et de familles sans papiers. » Ce syndicat dénonce aussi le fait que « le logiciel ”base élèves” qui comprend notamment un champ d’identification de la nationalité des élèves,  a été accessible à des personnes extérieures à l’expérimentation, mettant ainsi gravement en cause le dispositif de sécurité des données à caractère confidentiel qu’il contient. »

 

   Par la suite, l’Inspecteur d’Académie du Haut-Rhin s’est défaussé, expliquant que c’était une erreur d’interprétation d’un de ses services, et lui-même s’est fait rappeler à l’ordre par le ministère.

 

   Il n’en reste pas moins que si une telle “erreur d’interprétation” s’est produite, c’est qu’il est probable qu’une directive confidentielle dans ce sens aura été diffusée auprès des services académiques.

 

   Seuls deux départements y auraient donné suite.

 

   Il n’en reste pas moins que ce « dérapage » rappelle des heures sombres de notre Histoire.

 

   Les militants du Bas-Rhin du Parti Radical de Gauche s’élèvent avec vigueur contre une telle initiative, qui est contraire à leurs principes humanistes et probablement aussi à l’esprit de la loi.

 

Ils prennent acte avec satisfaction de la déclaration de M. Xavier DARCOS selon laquelle « il n’y a de la part de personne la volonté d’identifier les élèves qui dépendent de familles immigrées ».

 

Publié dans Actualité

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