SEGOLENE SUR TF1 : radicalement socialiste

Publié le par Christian Leblanc

      "J'ai une question à vous poser" a fait le plein hier soir, avec la candidate du Rassemblement de la Gauche. En effet, Ségolène Royal, a attiré plus de 700 000 téléspectateurs supplémentaires par rapport à l'émission consacrée à Nicolas Sarkozy.

   Très à l'aise pour dénoncer les injustices sociales et proposer des pistes pour leur solution, elle l'a été un peu moins pour répondre aux questions des chefs d'entreprise. Aussi faut-il dire que, pour ce volet du débat, les intervenants semblaient avoir été triés sur le volet, et pas dans une perspective favorable à la candidate de la Gauche. PPDA lui-même était sorti de la révérencieuse léthargie qui avait paru l'accabler durant l'émission précédente, pour la presser de répondre avec précision par moment, ou tenter de l'interrompre quand elle développait ses idées.

   Ségolène Royal ne s'est cependant jamais laissée désarçonner. Au pire pourra-t-on  lui reprocher d'avoir de concessions oratoires à certains interlocuteurs. Mais après tout, il s'agit là d'une technique bien connue. En revanche, ceux qui lui reprochaient une tendance déviationniste en auront été pour leurs frais. C'est bien une candidate socialiste qu'il nous a été donné de voir, nuançant son propos par un certain humanisme qui n'est pas pour déplaire aux Radicaux.

   Contrairement à son adversaire de l'UMP, la candidate de Gauche a su présenter un visage humain, alors que Sarkozy affichait une sympathie feinte, mâtinée d'une vraie condescendance. Elle n'a esquivé aucun domaine : retraites, salaires, école, éducation, santé, justice sociale, tout en revendiquant le droit de rester réaliste.

   Les Radicaux auront probablement tendu l'oreille lorsqu'elle a évoqué la perspective d'une autre République ( la 6ème ? ), et aussi lorsqu'elle a affirmé : " Je veux réconciler la France avec ses entreprises ".

   Si la presse souligne ce matin que Ségolène Royal a été moins à l'aise dans cet exercice qu'au meeting de Villepinte, presque tous s'entendent pour saluer une prestation satisfaisante. Et, venant des médias, c'est un compliment.

  Mais après tout, cet exercice devant les caméras n'est qu'un point de passage forcé dans gymkana de la campagne. Il reste très artificiel. Et les sondages qui prendront en compte le passage de Ségolène Royal sur TF1 ne nous apprendront pas grand chose de plus sur l'impact réel de son intervention. On sait bien que ceux-ci ne deviennent fiable qu'à l'extrême fin de campagne.

Christian LEBLANC

Publié dans Présidentielles

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