La motion de censure déposée par le groupe SRC sera discutée cet après-midi

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PARIS, 23 janvier 2009 (AFP) - Le groupe SRC (PS, RPG, Divers gauche) à l'Assemblée nationale a officiellement déposé vendredi une motion de censure contre la politique du gouvernement face à la crise et "les menaces sur les libertés individuelles", qui sera discutée mardi 27 janvier.

   La discussion aura lieu à 15H00, à la place de la séance de questions au gouvernement et sera retransmise en direct sur France 3, annoncé vendredi la présidence de l'Assemblée nationale.

   Cette motion de censure avait été annoncée par la Première secrétaire du PS, Martine Aubry, lors de ses vœux à la presse.

   "Notre combat n'est pas seulement un acte de résistance", écrivent les députés PS, PRG et Divers gauche dans le texte de la motion dont l'AFP a eu copie.

   "Nous voulons alerter sur les graves conséquences de l'inaction économique et sociale du gouvernement, prendre date devant les Français et leur proposer les mesures que nous croyons indispensables au rétablissement de la confiance", poursuivent-ils.

   Car alors que "notre pays s'enfonce dans une crise profonde : crise économique et sociale, crise politique et démocratique", "le Président de la République concentre entre ses mains tous les pouvoirs et supprime un à un tous les contre-pouvoirs, dans les médias, dans la Justice, au Parlement", selon le texte de la motion.

   "Nous refusons le confort d'une opposition qui n'aurait qu'à commenter les échecs de la majorité. Nous voulons au contraire que puisse s'organiser la confrontation entre deux logiques, deux projets, deux conceptions de la puissance publique", écrivent les signataires.

   "C'est pourquoi nous avons exprimé notre refus de voir l'expression des minorités bridée au Parlement", expliquent-ils en référence à la crise qui a secoué mardi et mercredi le Palais-Bourbon à propos de la réforme du travail législatif.

   Le débat sur ce projet de réforme, qui prévoit de limiter la durée des débats et le droit d'amendement, avait donné lieu dans la nuit de mardi à mercredi, à de vifs incidents à l'Assemblée: Pour protester contre un
"bâillonnement" de l'opposition, les députés PS s'étaient massés au pied du perchoir présidentiel, entonnant La Marseillaise avant de réclamer la démission du président UMP de l'Assemblée, Bernard Accoyer puis de quitter l'hémicycle.

   M. Accoyer, fortement accusé par la gauche d'avoir été un président "partisan" au cours de l'incident, a lancé vendredi un signe positif vers la gauche en donnant un caractère particulièrement solennel à la discussion de la motion de censure : elle remplacera mardi les questions au gouvernement et sera retransmise en direct et intégralement sur France 3.

   "La discussion d'une motion de censure est une des prérogatives majeures de l'Assemblée nationale. Elle permet à tous les groupes politiques qui y sont représentés de s'exprimer", a-t-il fait valoir dans un communiqué.

   Il s'agit de la deuxième motion de censure du PS depuis le début de l'actuelle mandature en juin 2007. La précédente, rejetée en avril 2008 par l'Assemblée, dénonçait l'"enlisement" des troupes françaises en Afghanistan.

Publié dans Actualité politique

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