Sarkoflop

Publié le

   L'intervention du chef de l'Etat, jeudi soir, n'a pas passionné les foules : un tiers de téléspectateurs en moins que pour l'interview précédente. Ceux qui l'ont suivie intégralement se sont déclarés majoritairement déçus (52%).
   Traditionnellement, la majorité applaudit et se félicite de la prestation de son chef, tandis que l'opposition se montre critique ou au mieux sceptique. En général, le président a été jugé "ferme sur ses positions", même s'il a esquissé un ou deux mea culpa. C'est le cas par exemple en ce qui concerne la carte famille nombreuse : N. Sarkozy reconnaît une erreur à ce sujet, immédiatement rattrapée.
  Pierre Moscovici, pour sa part, estime qu'il "n'a rien annoncé". Le volet qui a soulevé le plus de réprobation est celui du RSA : le financement du revenur de solidarité active par un "redéploiement" partiel de la prime pour l'emploi en revient à faire supporter cette mesure par les moins favorisés. D'ailleurs, les magistrats de la Cour des Comptes estiment que l'effet de la PPE sur l'emploi est plus qu'incertain.
   C'est au plan social que l'attente était forte : Nicolas Sarkozy n'a dérogé sur aucun des sujets qui suscitent des inquiétudes, d'où une certaine déception des téléspectateurs. Ce qui est symptomatique, dans le camp du président, c'est qu'on excuse par avance le peu d'impact de son intervention en le présentant davantage comme un homme d'action que comme un orateur. Pourtant, on avait plutôt l'impression du contraire.
   En résumé, l'entretien télévisé de mercredi n'a pas convaincu grand monde, mais surtout, il montre que le président, fort des quatre années qui restent devant lui, est décidé à faire passer ses réformes contre vents et marées et l'on ne voit pas trop pour l'instant ce qui pourrait l'inciter à infléchir sa politique.

 

Publié dans Actualité politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article